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Nous connaissons tous le fameux mythe de la tour de Babel. Les hommes construisent une tour gigantesque pour atteindre le ciel, mais Dieu contrecarre ce projet, né de la volonté de toute-puissance de l’humanité, en faisant en sorte que chacun parle une langue différente de l’autre. Dès lors, les hommes ne peuvent plus se comprendre et la construction de la tour s’arrête.
C’est ainsi que la Bible explique comment et pourquoi l’humanité en est venue à s’exprimer en divers idiomes.
Aujourd’hui, l’évolution technologique qui nous permet de communiquer avec un individu situé à l’autre bout de la planète et de lui transmettre en quelques secondes un document écrit se heurte à cette diversité linguistique. Car non contents de parler des langues différentes, nous utilisons des systèmes scripturaux différents et tous ne sont pas compatibles avec les polices disponibles sur notre ordinateur ou celui de notre correspondant. Résultat : certains caractères ne sont pas reconnus et apparaissent sur l’écran sous la forme d’un carré vide (appelé tofu dans le jargon informatique). Ceci se produit notamment avec les systèmes d’écriture qui utilisent un autre alphabet que l’alphabet romain, ou qui emploient un système idéographique. Si le français n’est donc guère impacté, il n’en va pas de même pour l’arabe ou l’hindi.
Pour remédier à ce problème, Google a décidé de développer une toute nouvelle famille de polices, baptisée Noto (contraction de « no more tofu »), censée être compatible avec plus de 800 langues et 110 000 caractères. Proposée en mode open source, Noto ne devrait pas cesser d’être mise à jour pour intégrer toujours davantage de caractères, émoticônes compris. Il semble que Google compte bien faire de Noto la première authentique famille de polices universelle, compatible avec n’importe quelle langue. Reste à savoir si les utilisateurs suivront et s’empresseront de la télécharger.
Viviane Bergue