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Vous avez certainement vu sur le petit écran au cours de ces derniers jours des pastilles publicitaires invitant à privilégier l’usage du français. Non, le gouvernement ne s’est pas réveillé avec une soudaine envie de nous inciter à délaisser cette horreur qu’est le franglais. Cette campagne publicitaire venait simplement accompagner la 22ème édition de la Semaine de la langue française et de la Francophonie. Cet événement, reconduit chaque année autour du 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, a pour but de célébrer la langue de Molière en France et à l’étranger. Cette 22ème édition bénéficiait du parrainage du grand amoureux des mots qu’est Bernard Pivot, et dont les émissions littéraires Apostrophes et Bouillon de culture ont fait les belles heures de la télévision publique française. Il fallait bien un parrain de cette trempe pour une édition spécialement dédiée au vocabulaire du numérique, où l’anglais domine trop souvent. Les curieux peuvent d’ailleurs découvrir un certain nombre de nouveaux mots entrés dans le dictionnaire en 2017 sur http://semainelanguefrancaise.culturecommunication.gouv.fr/Plongez-dans-la-thematique ainsi que des articles sur le langage des émoticônes, la twittérature, ou encore le langage SMS, rebaptisé langage minimessage, et un bloc-notes d’Amin Maalouf sur les termes « écrans » et « toiles ». De quoi faire réfléchir sur la capacité de notre langue à évoluer et à s’approprier le monde des nouvelles technologies.
La Semaine de la langue française et de la Francophonie était également l’occasion de mettre en valeur les projets créés dans le cadre de l’opération « Dis-moi dix mots », dont la thématique cette année était sans surprise « Dis-moi dix mots sur la Toile ». L’opération proposait à chacun de jouer avec la langue française, en partant des dix mots choisis par l’ensemble des partenaires francophones (France, Belgique, Québec, Suisse et Organisation internationale de la Francophonie) : avatar, canular, émoticône, favori, fureteur, héberger, nomade, nuage, pirate, télésnober. Il ne restait plus qu’à laisser libre cours à l’expression artistique.
Les libraires se sont eux aussi mis à la fête, avec la 4ème édition de la Semaine en librairies, à laquelle participaient à Toulouse Ombres Blanches, Privat et France Loisirs. Au programme, diverses rencontres pour célébrer la littérature de langue française.
Autres temps forts également dans les musées et au ministère de la Culture et de la Communication, qui à cette occasion ouvrait ses portes au public. Une rencontre littéraire avec Gaël Faye était ainsi organisée le 20 mars dans les locaux du ministère. Le 21, c’était au tour du spectacle de Bernard Pivot, « Au secours ! Les mots m’ont mangé », d’investir la rue de Valois. Les jours suivants ont été ponctués par un concours d’orthographe – il en fallait bien un avec un parrain comme Bernard Pivot –, un concours d’arts oratoires, et enfin un concert d’Emily Loizeau.
Et comme l’orthographe est une vraie passion française, le Salon du livre de Paris en a rajouté une couche avec sa dictée pour les nuls le 25 mars.
Côté musées, le château de Vincennes organisait le 21 mars une visite contée, suivie d’un atelier d’écriture afin de créer son propre conte, tandis que la veille, à plusieurs milliers de kilomètres, au pays du Soleil-levant, l’auteure de BD québécoise Iris Boudreau proposait un atelier dessin au musée du manga de Kitakyushu, avec l’Institut français du Japon-Kyushu.
De fait, cette 22ème édition de la Semaine de la langue française et de la Francophonie a été si riche en manifestations qu’il serait difficile de toutes les citer.
Pour celles et ceux qui voudraient prolonger l’événement et montrer leur attachement à l’idiome de Molière, un concours photo est ouvert à tous les Francophones jusqu’au 30 avril. Le principe ? Se photographier avec la pancarte « Et en plus je parle français ! ». Plus d’infos ici : https://www.etenplusjeparlefrancais.fr
Viviane Bergue